Tourisme régional

Avec la crise sanitaire, le tourisme régional n’a jamais autant eu le vent en poupe

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’industrie du tourisme a été l’un des plus touchés. La fermeture des frontières a mis un sérieux frein au tourisme international en France. Depuis qu’il n’est plus possible de voyager d’un pays à l’autre, les Français ont redécouvert les joies du tourisme régional, avec un retour au vert, à la proximité et à l’authenticité.

Un tourisme résolument français et intrarégional

Dans une interview, Jean-Claude Lavorel, patron du groupe hôtelier Lavorel, a fait le point de l’impact de la crise sanitaire actuellement en cours et du reconfinement sur l’activité touristique en France. Selon l’homme d’affaires, si la chaîne hôtelière a réussi à sauver les meubles, c’est notamment grâce à ses établissements situés au bord du lac d’Annecy.

Pendant l’été, avec la levée du confinement, le retour à des espaces verts a marqué la saison touristique. Le constat est le même pour la région d’Auvergne Rhône-Alpes qui a, contre toutes attentes, enregistré sa meilleure année. Une hausse de fréquentation a été enregistrée dans les espaces montagnards, ruraux ou lacustres. La quête des grands espaces, de l’entre-soi et de la proximité n’a jamais été aussi forte.

Il s’agit là du contre coup de la chute du tourisme citadin qui séduit de moins en moins. À Paris et dans la région d’Île-de-France, le Comité régional du tourisme Paris Ile-de-France a enregistré des pertes de 6,4 milliards d’euros pour le compte de l’année 2020 par rapport à 2019.

Alors que la capitale et sa région comptaient sur la rentrée, très propice au tourisme d’affaires, le nouveau confinement a définitivement tué tout espoir de reprise, alors qu’il représente 55% des nuitées. La fuite du tourisme de ville a favorisé l’élan vers les grands espaces. 

Des Français à l’assaut des régions

Si le tourisme tient encore le coup dans des régions comme l’Auvergne Rhône-Alpes, c’est à cause d’une clientèle de plus en plus locale. Dans la région alpine, 91 % des tourismes qui y ont passé leurs vacances d’été sont des Français. Dans cette masse, ils sont 27 % à faire du tourisme d’intrarégion, avec une forte tendance à l’entre-soi.

D’ailleurs, cela se ressent sur les tendances d’hébergement dans la région. On estime à 80 % les taux d’occupation des Airbnb, des gîtes de France et des meublés sur la période de juin à septembre. À cela s’ajoute le fait que la région compte tout de même 541 000 résidences secondaires qui représentent en tout 58 % des nuitées nonmarchandes. Tout ceci joue bien sûr en faveur de l’effet « refuge » et plébiscite les séjours très courts. Il se peut que la tendance s’inscrive dans le temps.

C’est ce que confirme la responsable développement à Gîtes de France, Pascale Rey, pour le département du Rhône : « Nous avons enregistré certaines semaines jusqu’à 100 % de remplissage cet été via notre centrale de réservation, essentiellement sur des périodes de 4-5 jours. Les gîtes avec piscine ont notamment connu un franc succès et nous avons enregistré de nouveaux clients, c’est-à-dire ceux qui n’avaient jamais loué de gîtes auparavant. »

Les régions soutiennent l’industrie du tourisme

Le succès de la saison touristique, l’Auvergne Rhône-Alpes le doit aussi aux actions de la région pour sa promotion. En effet, le département n’a pas fait l’objet de restriction préfectorale. C’est ce qui a permis aux établissements qui reçoivent du public, les ERP, d’ouvrir. Pascal Rey précise à ce sujet : « Nous avons aussi communiqué sur les protocoles sanitaires stricts qui encadrent l’activité de notre label, ce qui a également attiré et rassuré nos clients. »

Plusieurs promotions des territoires ont également été mobilisées par les départements. La Loire a investi dans plusieurs actions de promotion en faveur des visiteurs ligériens et ceux des départements voisins. Un coup de pouce a été lancé par Roanne Agglomération permettant aux vacanciers qui paient deux nuits au moins dans un hébergement situé sur son territoire de bénéficier d’un remboursement de 100€. Avec cette action, ce sont environ 2000 touristes qui se sont rués vers la région pendant l’été avec un portefeuille de 481€ en moyenne.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *